La richesse des grandes plaines d’Amérique du Nord.

Ces plaines s’étendent du Canada à la frontière du Mexique (Great Plains), c’est aussi là, entre autres, où avant l’arrivée des Européens, des bisons par milliers migraient entre Nord et Sud en fonction des saisons.
 

Mon côté bota :
Ces plaines étaient recouvertes en partie d’une herbe appelée "Bouteloua dactyloides". Il s’agit d’une graminée, résistante à la sécheresse, avec des racines traçantes comme le chiendent et d’autres pouvant descendre à plus d’un mètre de profondeur. En plus de son effet régulateur sur le climat… Froid et neige en hiver, pluies printanières et automnales et résistante aux grandes chaleurs l’été, la végétation est là, adaptée, et régulateur d’un climat continental, la terre est riche avec une humidité maintenue grâce à son système racinaire et sa couverture des sols.

Great Plains, juil. 2022
Great Plains

Hé Sima, mais ça se passe où exactement, parce que c’est grand Great Plains ?
J’y viens !

Où se situe le plus gros de la catastrophe ?

Dans le sud des Grandes plaines… Dans le Sud-Est du Colorado, le Sud Ouest Kansas, l’Est du Nouveau-Mexique, Nord du Texas, l’Ouest d’Oklahoma. On considère que le cœur du phénomène  se situe aux alentours de Boise City (qui vient du français cité de bois ? Étonnant, non ? Y avait-il une forêt, un bosquet?) au Nord-Ouest du Oklahoma.

Boise City, juil. 2022
Boise City

Donc une catastrophe bien étendue… Il faut savoir que les plaines plus au nord souffrent aussi de sécheresse sans le Dust Bowl, les tempête de sables.

Zone Dust Bowl, juil. 2022
Zone Dust Bowl


Se faire du blé, quoi qu’il en coûte !

C’est la période faste, les migrants arrivent, pas les plus riches, les terres sont à s’approprier, à travailler… Le blé y pousse bien et lors de la première guerre mondiale le prix de blé monte, un début de prospérité, d’autres migrants arrivent. Ils font des crédits pour acheter des machines agricoles plus performantes. L’agriculture intensifie dans les années 20, des "cols-blancs" y prospèrent, achètent et y placent des métayers. Le prix du blé monte !

Lors du Krach d’octobre 1929 le pris du blé est même au plus haut et c’est l’année la plus faste !
1930, La Grande Dépression touche aussi les agriculteurs des grandes plaines. Le prix du blé chute. Pour gagner au moins autant il faut cultiver plus de terre et quand le prix montera, ce sera le Jack-pot !

1930, le début de la cata !

Le prix du blé qui était à 65 $ la tonne en 1929 chute aux alentours de 25 $ la tonne en 1930 (descendra aux alentours de 9 $ la tonne dans la période la plus critique de la Grande Dépression), mais il reste des terrains à cultiver.
Sauf qu’en 1930 arrive une grande sécheresse (50 mm d’eau sur l’année) et les tempêtes de sables vont se multiplier. Tempêtes dues aux cultures intensives, l’assèchement et l’érosion des terres…

Cela va durer des années ! Poussant certains à migrer principalement vers la Californie où ils seront mal accueillis (Les noirs et okies [c’est comme ça qu’on appelle ces migrants] au balcon, dans les cinémas), (Okies, rentrez chez-vous!). D’autres s’accrocheront à leur lopin de terre dans une misère aussi noire que les nuages de poussières, se disant que ce sera mieux l’an prochain.
Les tempêtes de sable se multiplient, plusieurs par mois, il peut faire nuit à midi. Cela entraîne des maladies pulmonaires tuant les plus âgés et les enfants.

Comme une catastrophe ne vient jamais seul, il y a aussi les invasions de lièvres qui mangent ce qu'il reste (il faut rappeler que les agrigulteurs avaient exterminer les coyotes, prédateur naturel). Qui dit très chaud, très sec... dit également invasion de criquets.

Une catastrophe !

L’effet Chaudun.

L’État américain, sous Franklin Delano Roosevelt, impose des nouveaux modes de cultures, rachète de nombreuses terres pour en faire une zone naturelle protéger. La pluie et la neige revient, les terres sont de nouveau fertiles… Les tempêtes de sable n’ont pas disparu mais sont plus espacées.

Ouf Sima, tu nous rassures, alors c’est sauvé ?
Bah non ! J’aurais aimé terminer par une touche optimiste...

Des terres de nouveau fertiles, mais…

Oui les terres sont fertiles et en plus du blé on y produit aussi énormément de maïs à fourrage plus gourmand en eau.
Le maïs à fourrage ne sert pas à l’alimentation humaine mais à l’élevage intensif, essentiellement les bovins que l’ont nourri comme des poules, aux grains, de quoi se poser la question sur notre propre consommation de viande, son élevage, sa provenance…

Bref, ces terres rapportent !

Sima, il s’agit donc le produit d’un écosystème recouvré ?
Non !

Une telle production est du fait que les agriculteurs ont appris que sous terre, sous ces plaines se trouve la plus grande nappe phréatique de l’Amérique du Nord et qui date de l’ère glaciaire.
Ils y puisent tous, tout de go ! Du fric, tant qu’on peut en avoir, tout de suite ! Et demain ?
Certains disent que dans moins de vingt ans la nappe sera épuisée.

Et demain ?

Image du Dust Bowl - 01, juil. 2022
Image du Dust Bowl - 01
Image du Dust Bowl - 02, juil. 2022
Image du Dust Bowl - 02
Image du Dust Bowl - 03, juil. 2022
Image du Dust Bowl - 03

Toutes les images sont issues de wikipédia et wikimédia sauf l’image "Boise City" qui est une prise d’écran de "OpenStreetMap".

Le billet Humeur – Dust Bowl – Docu Arte est apparu en premier sur le blog Sima78.