L'heure du constat
Arrivé à Barracas avec un léger problème au pied droit, pas vraiment handicapant, je prends le temps de faire le point des prochaines étapes. À Sarrion, je constate qu’il n’y a rien sur place mais un éventuel spot de bivouac situé à 8 km, sans point d’eau, ce qui signifie de nouveau transporter une réserve d’eau conséquente. À Teruel, je comptais sur une auberge de jeunesse, mais j’apprends qu’elle est fermée et je n’ai pas de plan B. À Cella, il existe une auberge d’hébergement "Albergue El Rio", mais je n’ai pas pu obtenir de renseignements sur les tarifs et je crains de me retrouver une fois de plus face à une mauvaise surprise. Ensuite, les étapes suivantes semblent offrir que la possibilité de bivouaquer.
J’opte donc pour une décision radicale : arrêter là mon périple, d’autant plus qu’une gare est présente, me permettant de rentrer à mon point de départ en train.
Je ne suis pas déçu
j’ai beaucoup apprécié ce parcours, je pense avoir pris la bonne décision. Je verrai pour reprendre peut-être l’année prochaine là où j’ai arrêté mais à une autre période, entre mi-mai et fin juin, là où les températures sont plus douces et donc plus propices à enchaîner les bivouacs avec moins de poids dans le sac-à-dos.
Problèmes rencontrés :
- Impossible de trouver une bouteille de gaz 178 ml, ni à l’enseigne bleu de Sagunto, ni à celle de Valencia pourtant le plus grand d’Espagne, ni à Leroy Merlin… j’ai dû en acheter une de 400 ml,
- rien n’est prévu pour l’hébergement des randonneurs individuels, qu’il soit à pied ou à vélo, à moins de mettre vraiment la main au porte-monnaie.
Les belles rencontres
Toutes les personnes rencontrées ont été très sympathiques mais aucune n’étaient au courant qu’il y a un chemin de Compostelle qui passe par chez-eux, sauf bien entendu, les membres de l'association.
Mention spéciale à :
- aux membres de l’association "Amigos del Camino Santiago desde Sagunto" pour leur accueil, leurs conseils et leur travail.
- le patron du bar/restaurant de Torres Torres qui a fait le nécessaire pour me trouver une solution de nuitée gratuite.
- le marcheur qui fait Altura jusqu’au barrage de Navajas (allé/retour) chaque soir après son travail en marche rapide avec qui j’ai discuté jusqu’au camping de Navajas à son rythme de marche. Discussion intéressante, je lui ai montré les marque jaune signifiant qu’il existait bien un chemin de Compostelle sur le chemin qu’il fait chaque jour.
- couple de randonneurs français qui faisait Teruel → Sagunto à Vélo par la Via Verde sur lequel ils avaient bivouaqué pour la nuit. Ils ont opté pour les bivouacs à cause des prix pratiqués en Espagne.
- agriculteur sur la variante qui taillait ses amandiers et avec qui j’ai fait une pause discussion de 20 minutes.
- l’italien qui a randonné dans toute la France et là allait jusqu’en Andalousie à vélo et qui me disait qu’il n’y a pas de comparaison avec les tarifs des campings et hébergement municipaux en France, voire les gîte ouverts et libres et gratuits.
- deux Néerlandais qui allaient jusqu’à Valencia et m’ont tenu les mêmes propos que l’Italien.
- l’homme rencontré à la gare de Barracas, qui venait de "El Toro" limite entre la région de Valencia et la Castille avec qui j’ai eu des discussions intéressantes en attendant le train et tout le long du voyage.
Ce qu’attend un randonneur
Qu’il soit à pied ou à vélo, est un lieu de repos abordable, surtout lorsque le bivouac est interdit comme en Espagne. Mais face aux prix élevés, on se retrouve souvent sans choix ! Un camping dans un cadre naturel, où il peut installer sa tente à un tarif raisonnable, avec accès à des installations sanitaires complètes (douches, lavabos, toilettes), constitue une solution idéale.
Un hébergement à prix abordable suffirait amplement, sans nécessité de fournir des draps (juste des couvertures, le randonneur ayant toujours un sac de couchage et une housse de soie), ni des serviettes (le randonneur ayant les siennes). Les chambres individuelles ou les lits doubles ne sont pas indispensables.
Une alternative serait un hébergement non surveillé, donc gratuit, laissant le choix entre dormir à l’intérieur ou planter sa tente aux alentours. Voilà quelques suggestions pour répondre aux besoins des randonneurs.
Budget
Malgré des coûts d’hébergement généralement plus élevés qu’en France, hormis sur les chemins de Compostelle où les infrastructures d’accueil sont bien établies, il est possible de se nourrir à moindre coût.
Lors de mes pauses pour obtenir mon premier tampon de la journée, j’apprécie prendre une bière sans alcool. Je m’abstiens de boire de l’alcool, car cela me provoque des crampes musculaires lorsque je n’ai pas beaucoup mangé.
Jour 1 : 6 €
nourriture 4,5 €
bière 0% 1,5 €
jour 2 : 29,77 €
nourriture 4,97 €
bière 0% 1,8 €
camping plus de 23 €
jour 3 : 17,10 €
petit déjeuner (tartines, js d’orange café au lait) 4,60 €
Restaurant (2 plats, 1 bière 0 %, 2 cafés 1 bouteille d’eau 1,5 L pour la route) 12,5 €
Jour 4 : 44,28 €
Barracas[1]
Au restaurant Casse-croûte plus 1 bière 0 % 6,60 €
1 café 1,60 €
Épicerie nourriture pour le soir 6,08 €
Hébergement 30 €
sous total 97,15 €
On constate que ce sont les deux hébergements qui on fait monter l’addition.
Trajet 250 €
Allée Avion 122 €
Retour
Train Sagunto – Barcelone 66,80 €
TGV 1ère classe Barcelone – Paris 62 €
Total 347,95 €
Dans l’article du mercredi 29 mai 2024 vous aurez le détail de mon sac-à-dos.
Soyez au rendez-vous et n’hésitez pas à commenter.
Le billet "Rando - Compostelle-2024 - Depuis Sagunto - 03" est apparu en premier sur le blog de Sima78.
Note(s)
- ^ À Barracas il y a un resataurant, comme il est seul et qu'il y a beaucoup de passages, Il profite de la situation pratiquant des tarifs plus élevés qu'en bord de mer comme par exemple au Puerto de Sagunto.
10 réactions
1 De lilwenn29-kerzhadenn - 22/05/2024, 17:04
L'essentiel c'est que tu aies fait une superbe randonnée avec de belles rencontres. Merci pour tes partages
2 De Tom23 - 22/05/2024, 17:40
Je pense que dans tous les cas il faut savoir s'arrêter. Peu importe la raison. Si la rando devient difficile ou frustrante, elle perdra de son intérêt.
C'est facile à dire hors contexte. Et s’arrêter après un long voyage pour se rendre sur place et une longue préparation, c'est pas évident. Il faut un minimum de clairvoyance. Le cerveau pousse à continuer au delà du raisonnable.
3 De Sima78 - 22/05/2024, 18:11
@lilwenn29-kerzhadenn : De rien. C’est vrai que même si c’était court, ce fût bien.
@Tom23 : Merci pour ce message qui me conforte dans ma décision car il y a toujours un peu de frustration à arrêter quand on a une longue préparation. Merci.
4 De Rolland-o - 22/05/2024, 20:50
Le principal c'est de ne pas être déçu et comme dit Tom23 il faut parfois savoir s'arrêter sans regret.
5 De Damiendela - 23/05/2024, 07:43
Beau lever de soleil. Merci de partager tes expériences que j'aime lire par exemple je n'aurai jamais imaginé qu'il puisse faire aussi froid, qu'un randonneur ne trouve pas de camping, gîte, chambre d'hôte à un tarif correct.
6 De Bel!nda - 23/05/2024, 21:55
L'année prochaine? J'espère qu'il y aura d'autres randonnées entre temps?
7 De Sima78 - 24/05/2024, 18:26
@Rolland-o : Oui, tout à fait, et ça permet de reprendre aussi un jour sans regret.
@Damiendela : Je pense que pour les hébergements ça va évoluer, ce chemin est jeune. Pour la météo j’ai regardé les historiques sur les années antérieures sur cette période pour me faire ma propre moyenne.
@Bel!nda : Si tout va bien, il devrait y avoir d’autres randonnées entre-temps.
8 De GG-Tau-A - 25/05/2024, 16:44
Ha les cartouches de gaz! En Croatie je n'avais trouvé que des cartouches perçables, j'ai dû me racheter un réchaud sur place.
9 De Sima78 - 25/05/2024, 19:11
@GG-Tau-A : Ce que tu me dis ne m’étonne pas car à part cette petite escapade je n’ai aucune expérience de randonnées hors de France mais quelqu’un que je connais et fait de nombreuses randonnées hors de France m’a dit la même chose (mais dans un autre pays) et depuis il ne prend qu’un réchaud à cartouche perçable ou à alcool quand il va à l’étranger.
10 De anatole M - 28/05/2024, 17:28
Faut savoir s'arrêter quand le besoin se fait sentir, et il sera toujours temps de reprendre le chemin où tu t'es arrêté.
Encore merci de partager ton expérience du voyage.
A pluche.