Qui est Jean-Henri Fabre ?

« Un grand savant qui pense en philosophe, voit en artiste, sent et s'exprime en poète »

C’était avant tout un Naturaliste (il ne souhaitait pas qu’on l’affublât du nom d’entomologiste). Pour mieux le découvrir, je vous invite lors de vos voyages de passer par Sérignan-du-Comtat et visiter le Harmas de Jean-Henri Fabre qui dépend depuis 1922 du MNHN (Muséum National d’Histoire Naturelle). On y trouve une flore diversifiée de type plutôt méditerranéenne, des arbres également méditerranéens mais d’autres exotiques (exotique ici est l’antonyme d’indigène) et c’est dans ce jardin en friche, "Harmas" en provençal, qu'il y observait la faune et la flore, leurs développements, leurs inter-actions. Il herborisa aussi beaucoup sur les flancs du mont Ventoux, étudiait l’évolution des espèces et collectionnait tout ce qui avait un rapport à la nature et son évolution, par exemple des fossiles aussi…

Pour plus de détails je vous invite à la lecture sur Wikipédia.

Mon ressenti à la lecture.

Dans ma deuxième phase professionnelle j’ai dû lire des revues scientifiques et techniques, plutôt sur la botanique, parfois d’entomologie et ce ne sont pas le genre de lecture que l’on met sur notre table de chevet. Le texte va à l’essentiel sans forme de style, sans parler des livres plutôt techniques où le texte est réduit au minimum (clés d’identifications).

Exemple : j’aime lors de mes balades apporter "Nouvelle Flore : pour la détermination facile des plantes de la région parisienne" de Gaston Bonnier et Georges De Layens. Je vous dis tout de suite que si vous n’avez pas la connaissance d’un certain vocabulaire ça ne vous sera pas facile (contrairement à ce qui est dit) d’identifier des plantes et ça m’étonnerait qu’il se trouve sur votre table de chevet.

Par contre vous pouvez avoir sur votre chevet quelques volumes de "Souvenirs entomologiques". Écrit comme une œuvre littéraire il met sa méthode scientifique à la portée de tous, ses réflexions philosophiques, des souvenirs d’enfance… Vous ne verrez plus le monde des insectes comme avant, lors de vos promenades dans la nature vous observerez les brins d’herbes, les fleurs, et des biotopes sous vos pas ou dans vos jardinières sans vous en rendre compte.

Bref, Jean-Henri Fabre nous apprend que l’on peut s’ouvrir au monde et fonder un système de pensée en regardant la nature qui nous entoure.

Extrait :

Chapitre 6
LE SPHEX À AILES JAUNES

Sous leur robuste armure, impénétrable au dard, les insectes coléoptères n’offrent au ravisseur porte-aiguillon qu’un seul point vulnérable. Ce défaut de la cuirasse est connu du meurtrier, qui plonge là son stylet empoisonné et atteint du même coup les trois centres moteurs, en choisissant les groupes Charançons et Buprestes, dont l’appareil nerveux possède un degré suffisant de centralisation. Mais que doit-il arriver lorsque la proie est un insecte non cuirassé, à peau molle, que l’hyménoptère peut poignarder ici ou là indifféremment, au hasard de la lutte, en un point quelconque du corps ? Y a-t-il encore un choix dans les coups portés ? Pareil à l’assassin qui frappe au cœur pour abréger les résistances compromettantes de sa victime, le ravisseur suit-il la tactique des Cerceris et blesse-t-il de préférence les ganglions moteurs ? Si cela est, que doit-il arriver lorsque ces ganglions sont distants entre eux, et agissent avec assez d’indépendance pour que la paralysie de l’un n’entraîne pas la paralysie des autres ? À ces questions va répondre l’histoire d’un chasseur de Grillons, le Sphex à ailes jaunes (Sphex flavipennis).
C’est vers la fin du mois de juillet que le Sphex à ailes jaunes déchire le cocon qui l’a protégé jusqu’ici et s’envole de son berceau souterrain. Pendant tout le mois d’août, on le voit communément voltiger, à la recherche de quelque gouttelette mielleuse, autour des têtes épineuses du chardon-roland, la plus commune des plantes robustes qui bravent impunément les feux caniculaires de ce mois.

Le billet Littérature – Jean-Henri Fabre est apparu en premier chez Sima78.