Qui est Antoine des Gommiers ?

Personnage légendaire, Devin et illustre Hougan, on vient de tous les lieux du pays pour le consulter, et même de plus loin, de pays étrangers. Avisé et écouté, Il reçoit indifféremment, mendiants, bourgeois de la Capitale, politiques, quelle que soit la couleur de peau. Sa légende est-elle surfaite ? Et qui peut tenter de restituer sa mémoire si ce n’est sa descendance ?

La descendance.

Franky et Ti Tony. Ils sont les fils de Hortensia, elle-même fille de Hortense (nièce d’Antoine des Gommiers). Hortense (décédée également) avait raconté toutes les anecdotes à sa fille Hortensia qui elle-même, la tête pleine d’anecdotes magiques, de souvenirs merveilleux se raccroche à ces échos d’un passé glorieux. Elle ne voit que par Antoine des Gommiers et l’interprétation de ses propres rêves qu’elle interprète dans l’espoir de gagner à la "borlette" (loterie) et sortir de sa condition. Ses deux fils sont bercés aux récits des exploits d’Antoine de Gommiers, bercé est ici une expression car Hortensia aux jambes frêles mais à la main leste distribue les claques, surtout sur Ti Tony, Franky étant son favori.

Au centre du récit, une fratrie.

Deux frères qui n’ont jamais connu leur père, qui se ressemble tant que l’on pourrait les confondre, mais la ressemblance s’arrête là, l’un rêveur, studieux, maladroit et asthmatique (qui deviendra paraplégique suite à chute depuis un toit), décide d’écrire les mémoires d’Antoine des Gommiers, l’autre, Ti Tony, plus terre à terre, débrouillard, magouilleur et entièrement adapté à l’atmosphère du Corridor. Différents et pourtant d’une complicité et d’une solidarité infaillible. Lors du décès de Hortensia – Il ne reste que nous deux !

Un livre écrit à deux voix, celle de Franky, racontant les exploits et anecdotes d’Antoine des Gommiers, parfois d’une écriture "ampoulée" dira un premier lecteur. L’autre voix, celle de Ti tony écrite de phrases courtes, sèches, pour décrire ce qu’il pense de la vision idéaliste d’Antoine des gommiers qu’en fait Franky, des phrases courtes et sèches pour nous dépeindre son environnement, celui du Corridor "pour durer le temps d’une jeunesse, il faut naître gangster ou pute", une vie dur ou l’espoir n’a que très peu de place ou que le temps du tirage à la loterie, où jamais personne ne gagne avant de retourner à leur quotidien où "lorsque l’errance et la violence se querellent pour un bout de nuit, c’est toujours la violence qui gagne".

Un livre que j’ai adoré !

Je viens de Là (BO LA VIE SCOLAIRE) - Grand Corps Malade