Ce que je sais et ne sais pas de cette épine.

Cette épine porte un nom : Bernardo Saiz Simarro

- Je sais qu’il est né avant 1912, pas de date ni de lieu précis.
- Pendant la révolution d’Espagne il fût arrêté avec l’un de ses frères comme rouges (ce frère est une seconde épine).

Ho sima, mais t’as plein d’épines aux pieds !
Un peu comme lorsque l’on marche sur un oursin, ça se plante et se casse profondément !

Si son petit frère a été directement incarcéré, lui est passé par un lourd procès où il risquait d’être fusillé (il y eut plusieurs fusillés et d’autres emprisonnés), il ne fût pas fusillé car personnes n’a pu clairement l’identifier.

Lors de son arrestation et des différents procès il apparaît sous différents noms, à son arrestation sous le nom Bernardo Saiz Simarra, lors du procès, parfois sous son vrai nom, d’autres sous le nom de Bernardo Saiz Navarro. Navarro étant le nom de famille de sa grand-mère paternelle. On suppose qu’il essaie comme il peut de brouiller les pistes.

Ces infos viennent des archives militaires qui sont ouvertes au public et de témoignage de sites militants retraçant l’histoire (CNT, UGT, etc.) dont la plupart ont disparues ces dernières décennies.

Lui, faisait partie de la JSU !

Histoire !

L’une de ces infos de quart De Poblet en espagnole :

Traduction de la partie qui nous intéresse :

SAIZ SIMARRO, Bernardo. Il apparaît également sous le nom de SAIZ NAVARRO. Selon "Cause Générale", il conduisait la voiture avec laquelle une arrestation a été effectuée (non précisé) étant donc soupçonné de quatre meurtres (!). En décembre 1940, il est en prison. Cité dans le dossier du ministère de la Culture Victimes de la guerre civile et des représailles du régime franquiste (4 références).

Dans les Archives générales et historiques de la défense, vous pouvez consulter les procédures engagées devant les tribunaux militaires pendant le régime franquiste. Sur les quelques centaines de milliers d’affaires, au moins vingt d’entre elles ont été intentées contre des résidents de Quart. Vingt-sept de nos voisins ont été soumis à la "justice" militaire. Treize d’entre eux ont été condamnés à mort et exécutés, les autres ont été emprisonnés ou exilés.

Six de ces procédures ont eu lieu en 1939, dix en 1940, et une en 1941, 1944 et 1945. Probablement par erreur, il est indiqué qu’en 1938, le dossier numéro 616 a été ouvert contre Manuel Navarro Fortéa, qui apparaît dans la Causa General sous le numéro 15.377 de 1939. Pascual Fabían Bigorra est la personne qui cumule le plus grand nombre d’inculpations (trois), et l’inculpation numéro 2064 de 1939 est celle qui touche le plus grand nombre de personnes (douze).

Teófilo Bella Martínez (PCE) ; José Chaparro Espinós (Comité révolutionnaire) ; José Conesa Ortega ; Pascual Fabián Bigorra ; José Ferrer Ríos (quartier-maître) ; Onofre Ferriols Fita (Izquierda Republicana) ; José Giner Navarro (Comité révolutionnaire) ; José Juan Bravo (PCE) ; Sandalio López Giménez (CNT) ; Miguel Mir Puchades ; Antonio Monzó Fita (Comité révolutionnaire) ; Pascual Monzó Real (PSOE) ; Manuel Navarro Fortea (Comité révolutionnaire) ; Manuel Palacios López ; Ramón Pla Sanz (Comité révolutionnaire) ; Rafael Ponce Alcacer ; Bernardo Saiz Simarro ; José Sanmartín Sanmartín (JSU) ; Onofre Sanmartín Valldecabres (adjoint au maire) ; Angel Sanmartín Vento (CNT) ; Manuel Soler Gomez (UGT) ; Onofre Soler Juan (conseiller municipal) ; Francisco Soriano Martínez (Comité révolutionnaire) ; Ángel Torres Tolosa (PSOE) ; Salvador Vila Vilar (Maire) ; Miguel Zahonero Sánchez (PCE) et Aurelio Zamora Hernández (PSOE), ont été victimes de processus irréguliers, où l’assujettissement et l’anéantissement de l’adversaire politique vaincu pesaient beaucoup plus, dans la fausse balance, que le besoin de justice.

Quelques images d’archives.

Le dossier fait presque 300 pages. Si l’on a bien des dénonciations et des plaignants les procès sont exclusivement à charge, on n’a pas la version des inculpés.

Causa General, nov. 2022
Causa General

Image d'archive : Documentos correspondientes a Causa General del A.H.N. Subdirección General de los Archivos Estatales Ministerio de Cultura. España

Causa General, nov. 2022
Causa General

Image d'archive : Documentos correspondientes a Causa General del A.H.N. Subdirección General de los Archivos Estatales Ministerio de Cultura. España

Causa General, nov. 2022
Causa General

Image d'archive : Documentos correspondientes a Causa General del A.H.N. Subdirección General de los Archivos Estatales Ministerio de Cultura. España

Causa General, nov. 2022
Causa General

Image d'archive : Documentos correspondientes a Causa General del A.H.N. Subdirección General de los Archivos Estatales Ministerio de Cultura. España

Sa disparition remonte à plus tard !

Il s’agit d’un personnage hyper intelligent, d’une grande culture mais marginal !

Je sais qu’il se marie après la guerre et sa sortie de prison, qu’il aura deux enfants.

Ses compétences ! Il vit dans une ville où il y a une usine sidérurgique, un gros moteur (turbine, ne me demandez pas plus de précisions techniques je ne sais pas) tombe en panne… De fabrication allemande aucun ingénieur ne peut venir, sommes-nous avant 45 ou peut après ? Toujours est-il qu’ils vont le chercher chez-lui, lui qui n’est pas employé de l’usine, ça tombe bien, il a besoin de revenu et va donc réparer cette bobine mais ne sera pas employé pour autant.

J’ai obtenu plein de témoignage sur son intelligence, son ingéniosité mais aussi sur son côté marginal, voire bohème.

Il est donc marié, a deux enfants, un garçon et une fille (et aujourd’hui des petits enfants).

Il disparaît, part sans donner de nouvelles peu de temps après la naissance de son second enfant, sa fille.

Depuis silence radio total ! Quelques bruits piochés, il a travaillé dans une ville voisine comme réparateur de chaises, mais peu de temps… Dans des restaurants routiers de la région, des témoignages "l’ayant" reconnu comme chauffeur poids lourds (ce qui est possible), mais pas de nom d’entreprise. Bref, il a disparu des radars de la famille mais pas administrativement, donc un espoir ! Peut-être a-t-il fondé une autre famille ? D’autres enfants ?

Faire remonter l’épine dans l’espoir de l’extraire !

À l’instant où le billet est publié (il est programmé), je suis in-situ et je devrais (remarquez le conditionnel) rencontrer ses deux enfants. Espoir d’obtenir une date et lieu de naissance, voire un acte… Idem pour son mariage, des actes ou au moins dates et lieux de mariage, de naissance, de lui, ses enfants et petits-enfants…

Mais bon, si déjà la rencontre se fait et que je peux obtenir au moins un acte de naissance, je sens que l’épine généalogique remontera au niveau du derme !

Épine généalogique à suivre !

Le billet Généa – Une de mes épines généalogiques – BSS est apparu en premier sur le blog de Sima78.