Sarah Marquis écrivaine

Elle a écrit plusieurs livres, je n’en ai lu que deux qui m’ont laissé deux ressentis différents. J’ai tout de suite fait abstraction du style qui pour moi (c’est subjectif) manque de profondeur, de nuance, d’originalité et de créativité. C’est un peu dur ce que je dis là, mais cela n’enlève rien à ses performances d’exploratrice. Je n’en ai donc pas tenu compte et m’en suis tenu aux stricts récits de ses aventures, puisqu’au final c’est cela qui m’intéressait, ce qu’elle fait, plus que la façon dont elle le raconte et étant "dys" il serait mal venu de ma part de ne pas avoir de tolérance.

Deux livres que j’ai lu.

Instincts de Sarah Marquis (2016) éditions Michel Lafon

Nous suivons Sarah dans le Kimberley Australien sur un périple qui a duré quatre mois (environ 800 km) en totale autonomie, c’est-à-dire sans vivres ni ressources, ce qui est une performance.

J’ai adoré ce livre où elle décrit les défis auxquels elle est confrontée, comme la pénurie d’eau, la chaleur écrasante, la solitude extrême, sa perte de poids mais aussi les moments de grâce et de connexion profonde avec la nature.

C’est une véritable exploration sur les capacités et les limites de l’endurance humaine. J’ai vraiment adoré et cela aurait pu être, il n’en était pas loin, un coup de cœur si le style y était.

Forcément j’enchaîne sur un second livre.

Sauvage par nature de Sarah Marquis (2014) éditions Michel Lafon

Un périple de trois ans de 2010 à 2013 sur 20 000 kilomètres, de la Sibérie en Australie. Très rapidement, dès la Mongolie, je m’interroge sur le comportement des hommes mongols :

Autre choc, et non le moindre : à chacune de nos rencontres impromptues et hasardeuses, les nomades se positionnent devant moi en fixant l’horizon pendant que leur main cherche l’organe génital sous leur ventre pour uriner. Il s’ensuit alors une interminable opération qui s’achève par de multiples secousses… C’est alors que leurs yeux quittent l’horizon pour se coller à moi, gluants et noirs. Durant toute cette scène, aucun mot n’est échangé. Je ne peux que rougir en pensant à la quantité de pénis que j’ai pu observer. Après des mois de « je descends de mon cheval pour uriner devant la femme qui marche », je me suis amusée à classer les organes de reproduction masculins par ordre de grandeur. Car ce rituel a fini par ne plus me gêner.

S’il s’agit d’un comportement récurent, il doit bien y avoir des traces sur web, cela sera forcément arrivé à d’autres femmes, je n’ai rien trouvé sur le sujet d’où mes interrogations, cela est vraiment arrivé ! Ou s’agit-il d’ajouter de la mésaventure à l’aventure ? Il n’y aura pas d’explication à ce comportement.

Elle marche seule, sans rechercher le contact avec les populations, leurs cultures… Au contraire elle les fuit au maximum, on se pose donc la question de sa motivation pour un telle périple, est-ce l’exploit pour l’exploit ? La description qu’elle fait des autochtones est pour la plupart très négative et n’inspire donc pas du tout au voyage. Elle balaie assez rapidement certaines parties de son parcours d’Asie ce qui donne certaines incohérences. Alors que son bivouac est inondé volontairement dans une rizière elle ajoute :

Il me faudra plus de dix jours pour faire sécher mon sac et mes affaires, la température ambiante étant de – 10 °C (50 °F) avec des pics jusqu’à – 17 ou – 20 °C (- 62 à 68 °F).

Alors là il manque des pages ou des explications, comment d’une rizière forcément à des températures positives se retrouve-t-on à de telles températures négatives ?

Bref, je me suis forcé à lire jusqu’au moment où elle prend le bateau pour l’Australie et c’est là que je lui ai lâché la main. Je ne suis pas allé jusqu’aux dernières pages.

Ce n’est pas parce que ma critique est sévère envers ce livre que je ne suis pas moins admiratif de ses performances. Vous l’aurez compris, je n’ai pas aimé ce livre.

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