Je vous avais évoqué l’écriture de ce billet dans l’article intitulé Le tour des Puys d’Auvergne.
L’idée m’est venue lors d’une conversation avec le jeune berger rencontré au cours de la troisième journée.
Je vous partage ici, de mémoire et de manière approximative, les grandes lignes de ces propos.

Dans un espace où il fait une pause avec ses moutons :
Vous voyez ici, si un camping-car vient passer la nuit, bon l’accès n’est pas facile, mais imaginons, la petite famille va passer une bonne soirée, une bonne nuit et un réveil dans un coin magnifique et ça ne gêne pas vraiment. Mais il suffit qu’ils publient sur Strava, Instagram, Facebook et ici on se retrouve avec plein de camping-cars et ce n’est plus gérable. Pareil pour vous, si vous mettez sur les réseaux sociaux vos spots de bivouac, les gens qui vous suivent vont bivouaquer aux mêmes endroits alors que si vous ne dites rien les gens qui vont faire ce GR vont bivouaquer un peu plus en amont ou en aval et ça devient moins gênant…

Partager les spots de bivouac n’est pas une bonne idée

Même si cela peut sembler anodin, publier nos spots de bivouac sur les réseaux sociaux peut entraîner plusieurs problèmes. Cela peut provoquer un afflux de visiteurs, dégradant des lieux souvent fragiles et non adaptés à un tourisme de masse. L’impact environnemental augmente, avec des risques de pollution, de déchets et de détérioration de la nature. De plus, cela peut perturber la faune et la flore locales. Enfin, certains sites peuvent être privés ou protégés, et la surfréquentation peut mener à des restrictions ou à l’interdiction de bivouac.

Les conséquences de tels partages

Partager sur les réseaux sociaux cause des conséquences néfaste pour l’environnement et les communautés locales. En cherchant sur le web vous trouverez de nombreux exemples :

  • Certains GR où vous devez garder les embouts caoutchoucs sur les bâtons pour ne pas détériorer les chemins (des tronçons du GR34, GR340 et certainement d’autres)
  • Les montagnes du Lac des Vaches en France ont vu leur popularité exploser après avoir été partagés sur Instagram. Le résultat a été une dégradation des sentiers, une accumulation de déchets et une érosion du sol.
  • Des sites comme les Calanques et l’île de Porquerolles en France ont dû limiter leur accès après avoir été submergés par trop de visiteurs, entraînant une érosion des sols et la dégradation de la faune et de la flore locales.
  • Les autorités locales comme à l’Étretat, ont même mis en place des stratégies de "démarketing" pour freiner cette surfréquentation, en limitant la promotion touristique des lieux.

J’ai écrit un article sur les sentiers fermés en Auvergne suite à un article publié sur le journal "La Montagne" "Rando - Des sentiers fermés à cause d’incivilités"

Les coupables

Est-ce les sites où ceux qui y publient ? Si vous le faites, il est important de le faire de manière responsable pour préserver les lieux et éviter le sur-tourisme ou la dégradation de l’environnement.

Une liste non exhaustive :

  • Strava
  • Instagram : Bien que principalement axé sur les photos les hashtags comme #bivouac ou #wildcamping sont populaires.
  • Facebook : De nombreux groupes spécialisés dans le bivouac, la randonnée ou l’aventure existent sur Facebook, où les membres échangent des expériences, des photos, des recommandations et des traces GPS.
  • Visorando
  • VisuGPX
  • Komoot
  • OpenRunner
  • AllTrails
  • Wikiloc
  • Outdooractive
  • ViewRanger (désormais intégré à Outdooractive)
  • Gaia GPS
  • CampToCamp
  • TrekAddict

Changeons nos comportements

Je ne prétends pas changer le monde, et je suis loin d’être parfait ou un influenceur. Cependant, chaque réflexion avant de publier peut apporter sa petite contribution. De la même manière que les randonneurs, souvent sensibles au respect de la nature et de l’environnement, connaissent généralement les bons comportements à adopter, ils oublient parfois que partager des spots de bivouac peut avoir un impact négatif sur l’environnement.

Conclusion

Partager ses spots de bivouac sur les réseaux sociaux, bien que tentant pour inspirer et échanger avec la communauté, peut avoir des conséquences néfastes sur l’environnement. La surfréquentation, la dégradation des sites naturels, et l’impact sur la faune et la flore locales sont des risques majeurs. Il est donc essentiel de repenser nos comportements en ligne et de privilégier la protection de ces espaces précieux pour préserver leur beauté et leur tranquillité.

N’hésitez pas à partager vos réflexions et vos expériences en commentaire, car ensemble, nous pouvons trouver des solutions pour préserver nos lieux de bivouac tout en profitant pleinement de la nature !

Le billet "Rando – Ne publiez pas vos spots de bivouacs" est apparu en premier sur le blog de Sima78.