Juliane qui s’est un peu éloignée d’un père (Jean) marginal, haut en couleur et un peu (beaucoup) perché. Le rapprochement va se faire suite à un incendie partiel du pavillon de Jean, il va venir habiter quelque temps chez sa fille (au quotidien bien huilé), où tout est bien ordonné, organisé.

Papa déraille !

Virginie aborde un sujet difficile celui où l’on est confronté à la maladie d’un proche, d’un être aimé. Papa déraille ! Il cherche constamment sa carte vitale, oubli son code pin, etc. Entre déni et prise de conscience, Juliane que Jean à toujours surnommée Microbe est démunie, elle se débat à la recherche de solutions de réponse, elle recherchera la complicité de sa sœur qui vit à Chicago. Il y a aussi le déni face à la dysphasie de Charlie (son fils). La maladie affecte toute la famille et pas toujours simple d’y faire front.

– Papa déraille.
– Papa a toujours déraillé.
(...)
– Je pense qu’il est malade.
– C’est maintenant que tu t’en rends compte ?
Elle ricane. (...)
– Il ne sait plus lire l’heure.
– Il devait être mal réveillé, réplique ma sœur.
– Il dilapide sa retraite au téléachat.
– Il s’ennuie.
– Il brûle les courriers à son nom.
– Il a toujours été un peu parano.
– Il oublie les clés sur la porte.
– Il est tête en l’air, rien de nouveau.
(...)
– Il m’a appelée plusieurs fois Juliane.
Il y a un long silence, de ceux qui précèdent les moments que l’on n’oublie pas. Puis la voix de ma sœur, délestée de sa légèreté :
– Emmène-le chez le docteur.

Peut-on rire de tout ?

Seulement quand on sait le faire ! Virginie Grimaldi jongle merveilleusement sur toute la gamme de l’humour, celle de l’autodérision, de la franche rigolade. Le rire n’est jamais gratuit avec Virginie, d’une plume précise son ironie touche aussi notre sensibilité et nous fait passé du sourire aux larmes d’émotion. Au-delà de l'histoire de Juliane et son père, c'est l'histoire de toute une famille, le fils, le mari de Juliane, sa mère, sa soeur, lorsque la maladie embarque toute une famille.

Nous connaissons tous dans notre entourage des personnes qui déraillent ou qui ont déraillé… Un roman très touchant, émouvant, qui fait du bien et reste positif. J’ai A-DO-RÉ !

Il nous reste de beaux moments. Il est encore là.
Puisque mon père n’habite plus tout à fait dans ce monde, je vais passer une tête dans le sien.

Profite de lui, la partie n’est pas finie. Il est encore l’heure de tous les possibles.

PS : J’ai été aussi très sensible par le rapport de la mère confrontée à la dysphasie de son fils.

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